Déprogrammation : France 3 rend ce soir hommage à Gisèle Halimi

Pour rendre hommage à Gisèle Halimi, avocate et militante du droit des femmes qui s’est éteinte le 28 juillet dernier, France 3 rediffuse, ce lundi à partir de 21.05, la fiction « Le Viol », suivie du documentaire « Le Procès du viol ».  En conséquence, la chaîne déprogramme les films « La chèvre » et « Le retour du grand blond » initialement prévus.

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Clothilde COURAU (Gisèle HALIMI) et Alice D’Hawne (Agnès Fichot) ©François Lefebvre – EuropaCorp Television.jpg

Soirée spéciale Gisèle Halimi ce lundi 03 août sur France 3

21:05 Le Viol  d’Alain Tasma d’après le livre Et le viol devint un crime, de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti (Vendémiaire Éditions)

Elles sont jeunes, amoureuses et insouciantes. En cet été 1974, Nicole et Malia décident de quitter la Belgique où elles résident pour passer quelques jours de vacances dans le sud de la France. Décontractées, elles plantent leur tente sur une plage déserte sans faire attention à l’homme qui les observe du haut de la falaise. Accompagné de deux copains, ce dernier les réveille en pleine nuit, les tabasse et les viole durant plusieurs heures. Le lendemain, les deux filles, qui subissent encore l’humiliation d’un examen médical effectué devant un groupe d’étudiants, portent plainte. Rapidement identifiés, les agresseurs affirment que les deux jeunes femmes étaient consentantes et sont laissés en liberté. De retour en Belgique, Malia apprend, en même temps, qu’elle est enceinte – l’avortement est alors illégal – et que leurs trois violeurs ne sont inculpés que de coups et blessures. Le choc est rude. Malgré la pression de leur entourage, qui leur suggère d’« oublier », elles décident de se battre pour faire reconnaître le viol. Contactée par leur défense, Colette de Marguerye, l’avocate de la Ligue des droits des femmes, accepte de les aider et leur propose de faire de leur combat celui de toutes les femmes, en utilisant les médias. Un an plus tard, épuisées, Nicole et Malia demandent à une avocate féministe reconnue de leur prêter main forte. Maître Gisèle Halimi obtient que l’affaire soit jugée devant une cour d’assises et gagne, en 1978, quatre ans après les faits, « le procès du viol ».

Avec Clotilde Courau, Hippolyte Girardot, Bérangère McNeese, Camille Sansterre, Antoine Giet, Pierre Andrau, Stéphane Rideau, Baudoin Cristovéanu, Sam Karmann, Romane Bohringer, Yannick Choirat, Patrick Mille, Patrick Catalifo, Jean-Michel Balthazar, Valérie Lemaître.

22:35 Le Procès du viol

Avant les années 1970, le viol relève du tabou, et les rares auteurs conduits devant la justice sont peu ou pas condamnés. En 1974, l’agression sexuelle en réunion d’un couple de touristes belges dans une calanque de naturistes à Marseille va changer la donne. Violées et frappées pendant plusieurs heures, Anne Tonglet et Araceli Castellano, 24 et 19 ans, portent plainte. Trois hommes sont rapidement interpellés mais nient avoir eu recours à la contrainte. Ils sont accusés de simples coups et blessures et ne risquent qu’une faible peine. Outrées d’être suspectées de consentement, les deux jeunes femmes vont alors se lancer dans un long combat pour obtenir justice. Elles contactent maître Gisèle Halimi, devenue une star du barreau de Paris après la défense, en 1972, d’une adolescente poursuivie pour s’être fait avorter à la suite d’un viol. Soutenue par les mouvements féministes et de nombreuses personnalités, l’avocate réussit à ce que le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence se déclare incompétent pour juger les trois agresseurs. L’affaire est renvoyée devant la cour d’assises. Largement médiatisé, le procès qui s’ouvre le 2 mai 1978, quatre ans après les faits, se déroule sous haute tension. Défendus par un autre avocat devenu célèbre, maître Gilbert Collard, les prévenus Serge Petrilli, Guy Roger et Albert Mouglalis sont condamnés à des peines de prison de six ans pour le premier et de quatre pour les deux autres. Une première. « Le procès du viol », comme il a été appelé, a marqué un tournant dans la société française et conduit à la modification de la législation. Promulguée en décembre 1980, la loi spécifie désormais que « tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise constitue un viol (article 222.23 du Code pénal) ».

Ce documentaire a reçu le prix du public au Festival international du film d’histoire de Pessac en 2013.

La fiction Le Viol, suivie du documentaire Le Procès du viol, à découvrir ce soir dès 21:05 sur France 3. À voir et à revoir également jusqu’au 10 août 2020 sur france.tv.

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