Sur le Front : « Saint-Valentin : que cachent nos bouquets ? », ce lundi 07 février sur France 5 (Inédit)

La Saint-Valentin frappera bientôt à nos portes. Et ce lundi 07 février, France 5 vous propose de suivre à 21.00 un nouveau volet de son magazine « Sur le Front » consacré cette semaine au business méconnu des fleurs coupées et à leurs conséquences désastreuses pour l’environnement.  Savez-vous pourquoi les fleuristes n’indiquent jamais la provenance des fleurs ? Parce que 85 % d’entre elles proviennent de l’étranger. Vous allez découvrir comment des roses produites en Éthiopie et exportées en France sont aspergées de produits… interdits en Europe. Dans une enquête édifiante, Hugo Clément vous révèlera la face cachée des roses de la Saint-Valentin et nous expliquera comment choisir des fleurs locales et de saison.

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Capture France TV

Éditorial d’Hugo Clément – Journaliste

Avez-vous remarqué qu’on n’indique jamais la provenance des fleurs coupées, comme c’est le cas des fruits et légumes chez le primeur, par exemple ? Alors qu’on fait de plus en plus attention à acheter bio, local et de saison pour les produits alimentaires, on ne s’est jamais posé cette question pour les bouquets.
 
Je me suis demandé s’il y avait des produits chimiques dans les roses que nous trouvons chez le fleuriste. Nous avons donc acheté des fleurs au hasard pour lancer des analyses et je me suis aperçu que nous nous attaquions à un tabou. Aucun des laboratoires spécialisés en France n’a accepté de tester nos échantillons, pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec leurs clients habituels : les industriels de la fleur.
 
Nous avons donc dû aller aux Pays-Bas pour lancer ces analyses et les résultats nous ont estomaqués. Nous avons aussi découvert des absurdités : les fleuristes français vendent très peu de fleurs locales (85% des fleurs vendues viennent de l’étranger). A l’inverse, nos horticulteurs exportent leur production. Nous avons placé une balise GPS sur un bouquet d’hortensias qui avait poussé en Bretagne. Nous avons découvert qu’il partait d’abord aux Pays-Bas avant de revenir… en France ! Il s’agit pourtant d’un produit périssable qui fane en quelques jours.
 
Nous nous sommes également rendus en Ethiopie voir comment poussent les fleurs que nous achetons. J’ai été choqué de découvrir les conditions dans lesquelles les salariés épandent des pesticides, sans réelles protections, et à quel point la nature est polluée. Nous avons même découvert qu’ils utilisaient des pesticides interdits dans l’Union Européenne ! Et ces roses reviennent en Europe sans aucun contrôle sanitaire à l’arrivée.
 
Heureusement, il y a une prise de conscience. De plus en plus de consommateurs sont prêts à acheter des plantes locales et de saison et des combattants tentent de recréer une filière économique pour mettre en relation les horticulteurs et les fleuristes d’une même région.

Séquences exceptionnelles

Nous avons retrouvé dans des bouquets des pesticides interdits dans l’Union européenne
Un laboratoire d’analyse a relevé les traces de plus de quarante pesticides différents dans un seul bouquet de fleurs acheté en France. Certains sont même interdits dans l’Union européenne depuis de nombreuses années. L’Union européenne interdit l’épandage de ces produits en Europe mais pas leur fabrication. Des produits fabriqués au sein de l’Europe seront ainsi utilisés en Afrique pour la culture des roses. Des fleurs qui inonderont le marché européen sans avoir à subir le moindre contrôle sanitaire.

Des hortensias cultivés en Bretagne partent aux Pays-Bas pour revenir en France !
Hugo Clément a posé un GPS dans un bouquet d’hortensias cultivé en Bretagne. Après un passage par le gigantesque marché aux fleurs d’Aalsmeer aux Pays-Bas, le bouquet français revient chez un fleuriste de la région parisienne. Mille cinq cents kilomètres en quelques jours avant que le bouquet fane. Un voyage absurde et polluant : le marché de la fleur est centralisé, industrialisé et mondialisé.

Tournage exceptionnel dans une ferme à roses destinées au marché français en Éthiopie
Hugo Clément a découvert l’envers du décor de la fleur la plus vendue en France en se rendant en Éthiopie. La production y est intensive. Des pesticides interdits en Europe sont utilisés chaque semaine. Un lac vital pour la région s’est retrouvé totalement pollué à cause de ces gigantesques fermes à roses.

Des roses arrivent en France non pas par avion cargo… mais avec des avions de ligne
La compagnie nationale éthiopienne retire les sièges des passagers pour y mettre des cartons de roses fraîchement coupées et les acheminer en Europe le plus vite possible. Des fleurs transportées à des températures trop élevées.

Une seule serre consomme autant d’électricité que tous les habitants de la ville de Lens
Dans la ferme à roses Marjoland, aux Pays-Bas, les serres sont allumées même le jour pour activer la photosynthèse. La nuit, les fleurs ne dorment que quatre heures, pour favoriser leur croissance. Pour éclairer toutes ces allées, Marjoland consomme autant d’énergie que 30 000 habitants (l’équivalent de la ville de Lens).

Sur le Front un magazine présenté par Hugo Clément et réalisé par Guillaume Dumont ce lundi 07 février à 21.00 sur France 5. À voir également en avant-première ou en streaming puis en replay sur france.tv.